Littérature
Article publié le 20 juillet 2016
L’écrivain-journaliste togolais Alexandre Goli à bâton rompu avec les confrères de Radio Lomé
mercredi 20 avril 2016,

Ecrivain togolais révélé au public en 2013 grâce à son roman « Baiser de Judas », Alexandre GOLI vient de publier un autre roman deux ans après intitulé « Victime de mon nom ». Ce journaliste de presse écrite, passionné de la recherche, (il vient de soutenir une thèse de Doctorat Unique ès Lettres, Langues et Arts à l’Université de Lomé), emballe par ses récits. Au lendemain de la publication de son deuxième roman, il a accordé une interview à Radio-Lomé dans son émission « Invité surprise ». Nous la reprenons à nos lecteurs.

Radio-Lomé : Après « Baiser de Judas », vous avez présenté au public le vendredi 08 janvier 2016 votre 2e roman « Victime de mon nom » qui paraîtra aux Editions Les Beaux Ecrits. De quoi traite exactement ce 2e chef-d’œuvre ?

Alexandre GOLI : Avant tout élément de réponse, je voudrais remercier Radio-Lomé pour l’opportunité qu’elle me donne de partager quelques informations avec ses auditeurs sur mon 2e roman « Victime de mon nom ».

Venant maintenant à votre question, j’aimerais apporter un petit rectificatif pour souligner que le roman ne paraîtra pas mais qu’il est déjà paru. Il a été présenté le 8 janvier dernier au public ; seulement nous avions différé la commercialisation pour des facteurs mineurs. Depuis des réglages techniques ont été faits et la vente a commencé chez l’éditeur il y a quelques jours. J’ai appris que le processus de ravitaillement des librairies va commencer cette semaine même.

De quoi traite ce roman ? Cette question appelle une réponse plurielle. Si je me situe sur le plan linguistique par exemple, je dirai que ce chef-d’œuvre comme vous la désignez traite de la grammaire, du vocabulaire, de l’orthographe, bref du bon usage de l’outil de travail choisi qu’est la langue française. Et là, je me retrouve dans un schéma tel que conçu par Rabelais qui disait que « l’originalité réside non pas dans les idées, mais dans les mots ». Il importe dès lors de savoir opérer ce choix des mots, d’observer les règles de combinaison afin d’assurer l’intelligibilité du texte. Claudel dit sur ce plan que : « Ce sont les mots de tous les jours et pourtant, ce ne sont point les mêmes ».

Sur le plan discursif, je peux répondre que ce roman traite de la vie en miniature, la vie telle que nous la connaissons sous ses couleurs et ses odeurs. Et là entrent en jeu, des techniques narratives, des procédés de présentation auxquels l’auteur que je suis a recours.

R-L : Ce roman retrace l’histoire de deux personnages, Nassem et Nyémata, confrontés à des situations similaires. Quelle est cette situation que vous évoquez dans le roman ?

A.G : Vous m’amenez à parler de l’événementiel. « Victime de mon nom » est le récit de vie de deux personnages, l’un féminin (Nyémata) et l’autre masculin (Nassem) confrontés tous deux à une situation d’injustice dans leurs univers de vie qui est l’espace romanesque dénommé Douamama. Tandis que l’un a été rapatrié manu militari d’une mission dans une structure internationale pour être remplacé, l’autre s’est vue recaler à un concours d’entrée à une école internationale qui venait de voir le jour dans leur univers de vie. Elle a vu sa place chipée par une autre candidate qui a bénéficié des combines des responsables de cette école, influencés eux-mêmes par un ponte du système dirigeant de leur pays. Solidaires dans leur malheur, les deux personnages décident de se venger. Il se pose dans ce récit riche en intrigues la problématique de « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».

R-L : Vous partez d’une situation banale pour s’attaquer à un problème réel auquel sont confrontées les sociétés africaines : l’injustice. Parlez-nous-en !

A.G : S’il y a un mal qui fait parler de lui du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest dans toutes les contrées du cosmos, c’est bien l’injustice. Vous en témoignerez vous-même. Dès qu’on allume son poste téléviseur, c’est une constellation d’images retraçant l’injustice qu’on voit. Mes propres déplacements aussi bien au Bénin, au Ghana et au Togo m’ont permis de découvrir que notre monde est assis aujourd’hui sur une montagne d’injustice. Ce concept évolue dans un schéma dualiste avec un autre, la justice. Autant le mal et le bien formaient un binôme à l’origine des temps, autant l’injustice et la justice en forment.

Selon le Dictionnaire Universel de la langue française, la justice est « la vertu morale qui réside dans la reconnaissance et le respect des droits d’autrui ». C’est aussi le principe moral de reconnaissance et de respect du droit naturel (l’équité) ou positif (la loi). A mon humble avis, la justice est un idéal sur lequel repose la stabilité. Dès qu’on donne à César ce qui appartient à César et à Dieu, ce qui appartient à Dieu, la justice apparaît et la sérénité est de mise.

L’injustice, c’est le défaut, la parole ou l’acte contraire à la justice. De la même manière que le mal a, à l’origine des temps, supplanté le bien et rendu malheureux nos premiers aïeux que furent Adam et Eve, de la même façon l’injustice tend à prévaloir sur la justice dans la société des hommes. On dirait que cela est une fatalité. Il faut toutefois éviter de rapetisser le débat en tentant de ramener la problématique à la seule dimension africaine. L’injustice a existé et existe encore aujourd’hui partout. Sinon Hugo n’aurait pas écrit Les Misérables, Kafka Le Procès, Platon L’Epreuve, Maupassant La Ficelle, Voltaire L’Affaire Calas qui sont toutes des œuvres dans lesquelles leurs auteurs dénoncent et stigmatisent l’injustice humaine.

R-L : L’homme qu’il faut à la place qu’il faut. C’est presque pareil dans les administrations africaines. Avez-vous proposé des solutions pour corriger cette injustice ?

A.G : D’emblée non. Pour la simple raison que, selon moi, le romancier ou l’écrivain n’est pas un donneur de leçons. Il essaie de projeter à notre face les choses que nous faisons et vivons. Il peut certes arriver qu’on cherche à connaître sa position sur un sujet qui secoue la société. Sur ce plan, si vous voulez de mes suggestions face à l’injustice, ma proposition se résumerait à ce nouveau concept qu’est la « méritocratie ». Le roman le souligne d’ailleurs, « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Ce principe participe à la réalisation du développement.

R-L : Présentez-nous le roman « Victime de mon nom » !

A.G : Le roman Victime de mon nom, c’est 167 pages éclatées en 8 chapitres paru aux Editions Les Beaux Ecrits à Lomé au troisième trimestre 2015. La Une est sur fond vert frappée d’une image et la dernière de page comporte un petit résumé accompagné de l’image de l’auteur. C’est une œuvre de fiction qui fait traverser par le lecteur, un univers fictif.

R-L : Vous abordez les thèmes tels que l’injustice, la vengeance, la révolte et la violence. Pourquoi mettez-vous l’accent sur ces thématiques ?

A.G : Je disais un peu plus avant que « Victime de mon nom » est une vie en miniature. Quand vous observez la vie aujourd’hui dans notre monde, vous vous rendez compte que ce sont des thèmes que nous vivons au jour le jour. L’injustice et ses corollaires, la vengeance, le népotisme, le favoritisme, le bien mal acquis, la violence, le pouvoir, etc. nous font compagnie à chaque instant. Il n’y a pas de raison pour moi qu’ils n’irradient pas mes textes, que je ne fasse pas rentrer tête droite tout cela dans la fiction.

R-L : A quand la sortie de votre 3e roman ?

A.G : Vous me posez là une question piège.

A la dédicace de mon premier roman « Baiser de Judas » en septembre 2013, cette même question m’a été posée sur à quand le prochain « GOLI ». Question à laquelle j’avais, par maladresse, répondu que « bientôt ». Il a fallu deux ans pour que paraisse le second roman. Aujourd’hui je ne peux dire qu’une seule chose, si Dieu nous prêtre vie, le 3e bébé naître un peu plus tôt. C’est mon souhait.

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