Les rapports finaux du processus d’évaluation du système de gestion des finances publiques selon la méthodologie PEFA « Public Expenditure and Financial Accountability », (Dépenses publiques et responsabilité financière), ont été présentés lors d’un atelier de dissémination le mardi 5 novembre à Lomé.

Le rapport PEFA 2023 fait ressortir que le système de gestion des finances publiques du Togo est en rapide évolution, et que selon les normes PEFA, beaucoup d’avancées ont eu lieu entre l’évaluation de 2016 et celle de 2023. Alors que les notes supérieures à la moyenne étaient minoritaires en 2016, elles sont devenues majoritaires en 2023. Ainsi, 17 indicateurs sur 31 (55 %) ont vu leur note progresser. De nettes progressions ont d’ailleurs été observées depuis la fin de la période concernée par cette évaluation.

Le rapport met en évidence une nette amélioration dans les phases initiales de la préparation du budget, notamment au niveau de la fiabilité du budget, et des marges d’amélioration à la fin du cycle budgétaire, en particulier au niveau du système de supervision et d’audit externe.

Les rapports finaux ont obtenu la certification PEFA Check, une reconnaissance internationale en matière de qualité de l’évaluation des finances publiques. L’atelier a regroupé les cadres de l’administration publique, les partenaires techniques et financiers, les institutions de l’Etat, le secteur privé, la société civile et les médias qui ont fait des suggestions pour que la prochaine évaluation soit meilleure.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Essowè Georges Barcola, a souligné « qu’avec ce troisième PEFA, le Togo a été particulièrement ambitieux, car en plus du PEFA classique portant sur la gestion des finances publiques, une évaluation ciblée sur le genre et une autre sur le climat ont été réalisées. C’est une illustration de la priorité accordée à ces deux dimensions dans la mise en œuvre de la politique publique. En outre, c’est une fierté pour notre pays car le Togo a été le premier pays africain à avoir un PEFA intégrant ces deux dimensions ».

M. Barcola a relevé que le gouvernement est conscient que d’importantes réformes restent à mettre en œuvre pour consolider les acquis. C’est pour cette raison qu’il a sollicité le Secrétariat PEFA pour l’accompagner dans cette 3ème évaluation avec l’appui des autres partenaires techniques et financiers.

Le ministre a rappelé que l’évaluation PEFA a été conduite par les experts recrutés avec l’appui financier de l’Union européenne. Cette évaluation est arrivée à son terme avec l’obtention, le 14 août 2023, de la certification “PEFA Check” pour les trois rapports (finances Publiques, genre et climat). Autrement dit, cette évaluation a obtenu un quitus du Secrétariat PEFA donnant ainsi une reconnaissance internationale à la qualité de cette évaluation. Il a précisé que les rapports de cette évaluation permettront d’élaborer un nouveau plan d’actions de la réforme de la gestion des finances publiques, qui est d’ailleurs en cours de finalisation, et renforcer les efforts déjà accomplis, en alignant le système de gestion des finances publiques du pays sur les meilleures pratiques au plan international.

L’ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République togolaise, Gwilym Jones, se réjouit quant à lui « de l’organisation de ce séminaire de dissémination et des dispositions prises pour que les résultats de ce rapport servent de base pour entreprendre des réformes clés en matière de gestion des finances publiques. Il a souligné que l’Union européenne est disposée à continuer à accompagner le Togo.

Cette évaluation réalisée à la demande du gouvernement avec l’appui de l’Union européenne lui sert déjà de repère et permettra d’encore renforcer l’efficacité de la gestion de ses finances publiques.

Les défis à relever

Pour le ministre, le Togo a parcouru un chemin depuis la première évaluation à ce jour. « Nous avons enregistré des améliorations, nous avons également constaté des insuffisances ; nous devions donc tirer leçon des contenus des rapports pour que la prochaine évaluation PEFA puisse nous amener à avoir de meilleurs résultats », a-t-il confié.

M. Barcola a souligné qu’il y a dans le plan d’action un certain nombre d’éléments qu’il faut prendre en compte : d’abord le personnel qui doit être étoffé et formé avec des outils modernes, non seulement avec des ordinateurs mais aussi avec des logiciels pour permettre aux agents chargés aussi bien de l’exécution que du contrôle d’être au top niveau. « Je n’oublie pas les éléments de contrôle pour que nous qui exécutons pussions être conscient qu’il faut bien exécuter. Lorsqu’on va se rendre compte que le contrôle peut révéler des défaillances, nous serons amenés à faire plus d’attention dans le respect des procédures que nous mettons en œuvre pour exécuter le budget. Les organes de contrôle aussi bien internes qu’externes doivent également être renforcés. Nous devons aider ces organes à mieux se structurer, à mieux se prendre en compte. Le défis du ministère c’est d’avoir un prochain PEFA avec des insuffisances corrigées », a-t-il conclu